TUTO arc en buis

voici le cobaye:

Je ne peux utiliser que la moitié naturellement deflex, l'autre moitié étant trop abimée suite à l'arrachage de branches par la personne qui m'a offert cette pièce de bois il y a deux ans de cela maintenant. Aucune fissure, fente suite à ma technique de séchage. J'espère que le bous de bois n'est pas trop vrillé... de toute façon, maintenant je me suis mouillé alors tant pis si c'est le cas.

on commence par bloquer la bout de bois dans l'étaux:

on se protège et on nettoie les deux extrémités:




Je marque le milieu de l'arc côté ventre:

appuie la billette sur une pierre afin de découvrir son penchant naturel:

et gratte la face inférieure afin de révéler le dos idéal (je vérifie en appuyant l'autre extrémité et afine à l'oeil):

pas mal cette billette!
Va doublement pas falloir la flamber!

attention!
la sciure de buis sent très bon mais fiche un sacré mal de crâne! j'ajoute le masque anti poussière à mes outils ça tombe bien j'en ai en stock...

Je rabote les flancs à l'aide de mon rabot trafiqué:

un coup de crayon:

un coup de scie circulaire:

on ouvre:

et on tourne le bon morceau dans tous les sens:

état des lieus, quelques surprises:

Mais ça devrait le faire quand même

J'ai repéré le milieu de l'arc sur le dos

et pris quelques repères pour la poignée. Finalement, j'ai eu une commande pour que cet arc soit à poignée active alors... le client étant roi...

Je tiendrai peu compte de ces repères... les choses évoluent tout en faisant.

comme on veut tester le comportement en compression de ce bois, on va affiner les flancs. Il se trouve que cette billette est particulièrement rectiligne donc je peux effectuer ce boulot au rabot:

sympatiquement chaloupé ce dos!

quelques minutes plus tard:

commence ensuite le travail d'approche avant équilibrage en affinant l'épaisseur de l'arc. Comme le dos est chaloupé, le ventre doit suivre ces courbes:

Pour ne pas trop me tromper et risquer de ruiner l'ébauche, je me sers des dessins des cernes du ventre. Après quelques passage au rabot pour enlever le plus gros, je me sers de l'ébarbeuse équipée d'un disque de papier de verre très épais, ça révèle les cernes à l'oeil nu et à poil

ça commence à ressembler à un arc les amis!

Je prépare des encoches provisoires dans les flancs des deux extrémités laissées volontairement très large avec une rape à bois fine ronde (qui n'est pas une queue de rat...):

j'arrondis les angles et accompagne légèrement dans le sens de la corde tendue sur le coté du ventre de l'arc:

côté dos j'arrondis un peu les angles en essayant de ne pas couvrir le dos (pas encore eu de casse au niveau des poupées, mais comme elles peuvent devenir très fines et que le dos doit encore servir bref!):

je peux maintenant délicatement gratter écorcer nettoyer le dos de l'ébauche car les flections de test font craquer celle-ci et ça me déconcentre.

je lui fabrique une corde flamande en lin, boucle sans fin d'un côté, autre boucle, plus grande, en épissure à 3 pouces plus courte que l'arc. Et j'encorde pour voir:

Qu'est ce que ça ralentis le travail toutes ces photos à redimensionner! Cet arc aurait été terminé depuis belle lurette sans ce tuto! J'espère qu'il vous servira/inspirera/plaira...

maintenant je vais vous éclairer sur le pourquoi du comment du fer à cheval en étain faisant parti de mes outils de base depuis peu (2arcs)
au début était une courbe que sur des arcs à fort caractère j'aurai laissé. Cet arc ne présentant pas cet avantage, et le goût prononcé du public pour des symétrie mathématiques je me suis mis en tête de corriger dans un premier temps ccette coquetterie:

tout d'abord j'ai serré fermement les 10 derniers centimètres de l'arc du côté de la correction à apporter dans l'étaux. J'ai pris soin de bien incliner l'arc et de mettre le ventre de l'arc vers le haut, donc son dos vers le sol:

vu de face:

Un coude en deflex naturel c'est pas gênant mécaniquement mais on va rassurer tout le monde en le rectifiant.
Je suspend alors mon fer à cheval sur l'arc à une quinzaine de cm du point de résistance de l'arc. (environ). En gros si je mets le fer à cheval trop loin le bois se fatigue à le suporter. Il faut trouver le point de stabilité sous contrainte et prendre une distance de sécurité pas trop élevée (les matheux feront les calculs).

J'ajoute un repère gradué à mon installation qui me permet de vérifier cette stabilité: